Coup de gueule du jour, du mois, et peut-être même de l'année !

Petit article non prévu au programme, mais les circonstances ont fait que...

Tout a commencé mardi soir, quand mon copain semble tout malheureux car l'humoriste Dieudonné fait deux shows ce soir-là à Bruxelles et il n'y a plus pensé. Il est 19h11, je lui propose d'y aller juste pour le fun, au cas où il reste des places pour la séance de 22h.

Après une minute de réflexion, on va quand même rester sagement glandouiller chez moi mais je vois que ça le travaille. Mercredi matin (hier donc), il m'informe que les deux spectacles de hier ont été annulé par les autorités et reportés à ce soir "dans un endroit secret qui sera révélé à 17h". On n'hésite pas longtemps et on se donne rendez-vous pour la soirée.

Avant de poursuivre mon récit, petit complément d'informations pour ceux qui comme moi, ne connaissent pas beaucoup Dieudonné : Pour moi, Grande inculte devant l'Eternel, Dieudonné était un humoriste "classique" comme Elie Semoun, Gad Elmaleh et autres Dubosc. Tu achètes ton ticket à la Fnac, tu te pointes tranquillou au Zénith et voila. Oui bah non, en fait c'est légèrement plus sportif. Cet humoriste ose aller plus loin en dressant un portrait plutôt acide de la société actuelle et en abordant des sujets tels que le monde politique, la Shoah, l'homophobie,...voilà pourquoi on lui interdit de donner ses spectacles.

 Donc me voila fin prête à prendre le train pour rejoindre mon copain et sa voiture. Manque de bol, le train est supprimé car "une vitre a été brisée et ils n'arrivent pas à séparer le wagon". Cool...je change donc de tactique en tentant de me rapprocher de Bruxelles. Il est 18h, le lieu est tombé depuis une bonne heure. Je retrouve Coincoin et c'est parti pour Bruxelles... Je me répète mais à chaque fois que je fous un orteil dans cette ville, je la déteste à chaque fois un peu plus. Il fait étouffant dans la voiture, il y a des travaux, pas de parking...Une fois la voiture laissée à une bonne distance de la salle, on rejoint le club et...la file (et la voiture de police en fonction). Les billets étaient en vente à partir de 17h, s'il n'en reste plus je serais un peu dégoutée et Coincoin encore plus. On est plus ou moins dans le premier tiers de la file...cool. Mais ce qui est moins cool pour nous, c'est que les gens pour le premier spectacle sont déjà entrés. Cruel de les entendre rire en restant à coté de la tente. La seconde séance est prévue à 22h, dans un peu plus de deux heures donc. On décide de rester sur place (alors qu'on meuuuurt de faiiim). Un organisateur nous explique que le second spectacle est maintenu sauf si *veuillez insérer ici un tas de formalités administratives*. Dans la file, on trouve vraiment de tout...mais surtout des mâles (et des fumeurs - haha) ! Les gens sont cools, respectent ce qu'on leur dit, bref aucun "fouteurs de merde" à l'horizon. Ca va bien se passer. Les organisateurs font déplacer la file, tout se passe très calmement... Lors de l'ouverture de la billetterie, je m'attendais à un mouvement de foule, mais tout se passe bien, on obtient les précieux sésame et on se remet en file. Et on attend. Puis on voit des gens sortir par le toit O_O Pourquoi yen a que cinq qui sortent et pas tout le monde ? On attend...longtemps. On entend des acclamations, des huées, des applaudissements. On ne sait pas trop si le spectacle est fini ou pas. Puis on avance. Dans le calme, encore une fois je tiens à le préciser (non il ne s'agissait pas d'un concert pour ado). Et au moment de franchir les portes de la salle...on les ferme JUSTE devant nous en disant que le spectacle est annulé et qu'on doit rentrer chez nous. QUOI ? O_O Mais yen a pleins qui sont rentrés avant nous. On attend un peu, et même pas trois minutes après les gens continuent à rentrer. Donc on suit le mouvement. Personne ne sait trop ce qui se passe. On découvre l'intérieur du chapiteau. Le moment tant attendu. Il y a déjà pas mal de gens assis, il y fait super moite aussi. On va s'asseoir au fond, dernière rangée. Les trois quarts de "la fosse de chaises pliables" sont remplis, ainsi que les alentours. Ca me semble bien parti. Très vite les lumières s'éteignent, Dieudonné commence son spectacle. Là je suis rassurée. L'attente ne fut pas vaine. L'affaire DSK semble être la première victime de son nouveau spectacle. Des gens arrivent encore, s'installent,... Puis un petit groupe de personnes longent rapidement le public. Je les prends pour des retardataires qui cherchent une place assise.Et bien non, l'une des ces personnes, le propriétaire de la salle monte sur scène pour expliquer la situation : la police est dehors, et avec du renfort et le spectacle doit stopper. La lumière se rallume, s'ensuit une discussion et un appel au calme. Là, c'était quand même légèrement stressant. Un seul pas de travers et Dieu-seul-sait ce qui aurait pu arriver vu le nombre de personnes. Le spectacle prend fin et nous sommes invités à sortir calmement (ce que tout le monde était déjà). Vu que nous sommes dans le fond, on ne traîne pas trop. Et là, on voit un bel attroupement de policiers à la sortie - avec un peu plus loin six cars "anti-émeutes" et une autopompe.Après avoir tourné en rond dans Bruxelles, nous sommes finalement rentrés choqués.

C'est incompréhensible. Nous sommes en Belgique.  Je ne pensais pas que le terme "Liberté d'expression" était inconnu de ce pays...

Les gens qui étaient dans la salle y étaient pour passer un bon moment.
Pas pour créer des problèmes.

Une si grande injustice dans un pays qui se dit "ouvert"

C'est juste incompréhensible.

Ps : N'ayant vu que 20 malheureuses minutes de son spectacle, je n'ai pas envie d'émettre un avis sur si peu. Il y va parfois cash, ça on ne peut pas le nier. Cependant, je n'ai vu aucune trace de "l'appel à la haine" dont il est accusé. J'ai parcouru certains articles de journaux et encore plus choquée de leur contenu racoleur et erroné. Je n'ai vu aucun journaliste présent pendant la soirée, la vidéo présente dans tout ces articles a été prise par un (ou des) spectateur(s) pendant le show. Ne croyez pas tout ce qu'on vous raconte.